Une économie canadienne résiliente

C’est devant une quarantaine de gens d’affaires soucieux de ce que nous réserve l’année 2024 économiquement parlant que M. Jean-René Ouellet, vice-président et stratège d’investissement chez Desjardins Gestion de patrimoine, a présenté une conférence portant sur les perspectives économiques. L’événement organisé par Développement économique Nouvelle-Beauce, en collaboration avec Desjardins, s’est tenu, de nouveau en présentiel, après 3 ans d’absence.

Dynamique et excellent vulgarisateur, M. Ouellet a permis aux participants d’avoir un portrait global de la croissance économique au Québec, au Canada ainsi que mondiale. Lors de la conférence, M. Ouellet a abordé différentes thématiques économiques comme l’inflation, la politique monétaire, l’économie et les taux de change.

Une inflation qui fait encore jaser

Avec une inflation constamment en hausse depuis maintenant près de deux ans, la question se pose à savoir quand un possible retour à une normalité est prévu? Aux dires de M. Ouellet, l’inflation au niveau des biens aurait atteint son maximum. Pour ce qui est des services où les salaires prédominent cette catégorie, il y a encore du chemin à faire par les entreprises. Le défi demeure de ne pas s’engager dans une spirale de hausse des salaires qui se répercuterait par une hausse du coût du bien au sein même de l’entreprise. Nos entrepreneurs doivent innover afin de trouver d’autres solutions pour augmenter leur gain en productivité.

Évidemment, un fait demeure et reste encore d’actualité, la main-d’œuvre active est en déclin au Québec. C’est donc important que les entrepreneurs prennent le temps de se repositionner et de se projeter dans un avenir à moyen et long terme pour mettre en place un plan stratégique. L’investissement en innovation et productivité sont des pistes de solution très importantes pour assurer la compétitivité de nos entreprises.

Un taux directeur qui devrait diminuer

Lorsque l’inflation sera stabilisée, ce sera le moment de regarder de plus près l’évolution du taux directeur. La bonne nouvelle, selon M. Ouellet, est que les hausses devraient être terminées au Canada. Un ralentissement économique se fait actuellement sentir. Cela est donc synonyme que les efforts déployés par la Banque du Canada font leurs effets sur l’économie. Les prévisions sont donc optimistes quant à une possible baisse de ce taux au cours des deux prochaines années. Divers scénarios sont sur la table afin de prévoir quand et de combien le taux pourrait diminuer, seul l’avenir nous le dira!

En route vers une récession « modeste »

Ce n’est pas une cachette pour personne, le Québec vit actuellement un ralentissement économique qui se traduira en récession. Toutefois, celle-ci est envisagée comme « modeste ». Il y a quelques raisons qui expliquent cette situation. D’abord, la proportion des entreprises qui opteront pour le congédiement est beaucoup moindre que par le passé. Ensuite, les départs à la retraite des boomers laisseront de nombreux postes vacants. Enfin, la construction est l’un des secteurs sur lequel, historiquement, notre société mise en période de récession. Avec l’augmentation de la population, cela sera d’autant plus important que ce secteur se relève rapidement s’attaquant ainsi à la crise du logement.

Inscrire son entreprise dans l’avenir

Desjardins Entreprises a effectué un sondage auprès de leur clientèle entrepreneuriale. Parmi les répondants, 50 % des propriétaires de PME ont 55 ans et plus. De ce nombre, 10 % disposent d’un plan de relève formel, 38 % ont un plan non écrit ou informel. Ce sont donc plus de 50 % des propriétaires qui ont plus de 55 ans qui n’ont aucun plan de relève. « L’après (business), ça se prépare aussi. » C’est avec ce message que M. Ouellet a conclu la conférence. Il est essentiel de travailler en collaboration avec ses partenaires pour bien mettre à terme cette étape cruciale au sein de l’entreprise.