ROBOTIQUE ET AUTOMATISATION, SOUTIEN À LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

La pénurie de main-d’œuvre n’est pas un phénomène nouveau au Québec, mais les effets récents de la pandémie ont exacerbé cette situation. Pas moins de 94 % des entreprises affirment avoir un enjeu d’embauche de personnel, peu importe leur taille et leur secteur d’activité, et ceci dans toutes les régions du Québec1 

Cette pression impose souvent aux employés de travailler plus d’heures, parfois à des postes où la fatigue peut entraîner des accidents. Certaines entreprises sont aussi dans l’obligation de reporter ou de refuser des commandes2. Ajoutons à cela la difficulté de rétention du personnel entraînant un ralentissement de la croissance des entreprises. 

 

La robotique au secours des entreprises

Le salon de la robotique3, qui s’est donné le mois dernier dans le Bas-Saint-Laurent, a fait forte impression en démystifiant certains préjugés encore bien ancrés. « Manque de main-d’œuvre? Embauchez un robot! » était un thème fort à propos. L’objectif n’est pas d’éliminer des emplois, mais bel et bien d’améliorer la qualité des postes disponibles aux employés en confiant les tâches plus intéressantes et à valeur ajoutée à des humains et en laissant aux robots celles fastidieuses, répétitives et parfois dangereuses. Les résultats ne se font généralement pas attendre : la productivité de l’entreprise est rapidement améliorée et les emplois offerts deviennent plus intéressants, favorisant la rétention de la main-d’œuvre. De plusune meilleure productivité est synonyme d’une meilleure compétitivité face à la concurrence étrangère, ici comme à l’international. Pourtant, le Québec reste encore bon dernier dans l’automatisation de ses entreprises. 

Le Miel d’Émilie, un exemple à suivre

L’entreprise « Le miel d’Émilie » a compris rapidement qu’elle devait passer par l’automatisation pour améliorer sa productivité et réduire l’impact subi par le manque de main-d’œuvre. Elle a ainsi mis en place sa première chaîne de production robotisée en 2018. Depuis, elle ne cesse de la perfectionner. À titre d’exemple, un système d’automatisation facilite le flux des intrants liquides dans sa chaîne de production, ce qui a changé la vie des travailleurs. Un seul panneau de contrôle gère le système en temps réel, ce qui a éliminé les manipulations fastidieuses des valves ou des liquides et amélioré la productivité. Le dépannage se fait même à distance!

Une nouvelle unité de production automatisée s’implantera bientôt dans leur nouveau bâtiment à St-Elzéar. Une vraie fierté pour M. Jean-François Doyon qui a dû composer avec des normes réglementaires rigoureuses et un manque d’effectif : « Pour créer une unité de production efficace et fiable, on a parfois dû changer nos plans afin d’éviter la construction de mezzanines et de réservoirs inutiles, ceci tout en atteignant les normes d’HACCP et un espace d’entreposage conforme ». M. Pierre-Marc Doyon ajoute qu’avec 3 lignes de production en parallèle et un tout nouveau système automatisé de palettisation, la production passera d’un maximum de 42 barils de miel par semaine à un minimum de 72. C’est sans compter la capacité de production pour le sirop d’érable qui pourra doubler si cela est requis. Une belle évolution en perspective pour une entreprise bien de chez nous.