État de la mobilisation régionale des travailleurs étrangers

En septembre 2024, le gouvernement du Canada a annoncé des changements au quota de travailleurs étrangers temporaires (TET) et ceci a eu des impacts majeurs dans les entreprises de la région. Contrairement à d’autres endroits au pays, la pénurie de main-d’œuvre n’est pas chose du passé en Chaudière-Appalaches. Avec le taux de chômage le plus bas au Canada, nous sommes encore en situation de pénurie de main-d’œuvre. Nos entreprises tentent de croître, mais sans l’apport de main-d’œuvre qualifiée, ce ne sera pas possible.

En abaissant la limite de TET à 10 % des travailleurs, non seulement les entreprises peineront à combler des postes ouverts, mais devront également se départir de travailleurs essentiels sur leurs chaînes de production. De nombreuses entreprises de la région ont déjà dû mettre à pied des gens qualifiés issus de l’immigration. Les grands centres urbains québécois ont connu une hausse du taux de chômage au cours de la dernière année et nous comprenons les inquiétudes que le gouvernement québécois a pu exprimer dans les médias en lien avec cette situation.

Cependant, la région de Chaudière-Appalaches ne vit pas les mêmes enjeux et nous croyons qu’une politique gouvernementale mur à mur sur l’ensemble du territoire basée sur les mêmes critères est une erreur. Chaudière-Appalaches est un exemple de réussite en ce qui a trait à l’intégration de la population immigrante et nous en sommes très fiers. Nous voyons de nouvelles familles et de nouveaux travailleurs s’établir dans nos régions et s’intégrer à nos communautés de manière positive. Les emplois occupés par ces nouveaux travailleurs n’étaient pas comblés par la population locale ni par la population québécoise. Au fil des ans, plusieurs organisations de la région ont organisé de nombreuses activités de recrutement à Montréal et dans plusieurs régions du Québec avec des résultats mitigés. Le succès de notre attractivité comme région a passé par du recrutement directement fait par les entreprises à l’étranger. Les gens qui arrivent ici ont de bonnes conditions de travail et, surtout, ils ont de grandes chances d’avancement et des possibilités d’augmentation salariale.

Depuis l’automne dernier, il est désolant de voir des gens qui ont choisi notre région quitter leur travail, leur milieu de vie et notre pays à cause de changements imposés par les gouvernements. Nos organismes communautaires sont remplis de gens qui ne souhaitent pas partir, mais qui doivent le faire pour des raisons politiques. Ces travailleurs vivent ici, travaillent ici, envoyaient leurs enfants à l’école ici, et s’intègrent activement dans leur communauté.

En conclusion, les intervenants régionaux invitent les gouvernements à revoir les nouvelles mesures dans les régions où le taux de chômage est aussi bas que dans la nôtre et à mettre en place un moratoire dans les plus brefs délais. La vitalité de notre région en dépend. Cette politique a peut-être sa raison d’être dans des endroits où le taux de chômage est supérieur à 7 %, mais lorsque nous avons le plus bas taux de chômage au Canada, cela ne vient que freiner le développement économique d’une région reconnue pour son entrepreneuriat et son savoir-faire.

 

Par Chaudière-Appalaches Économique