La Table stratégique en immigration de la Beauce

La Table stratégique en immigration de la Beauce exprime une profonde inquiétude concernant les récentes mesures annoncées par les gouvernements fédéral et provincial visant à réduire l’immigration temporaire. Alors que le Portrait de l’immigration actuelle et à venir en Beauce met en lumière l’importance cruciale de la main-d’œuvre étrangère pour l’économie régionale, ces nouvelles règles aggraveront les défis déjà pressants pour de nombreuses entreprises beauceronnes.

 

Un taux de chômage historiquement bas qui perdure

La région de la Beauce et de Chaudière-Appalaches se distingue avec l’un des plus bas taux de chômage au Canada, enregistré à 2,9 % en août 2024, même si le taux de chômage augmente ailleurs au Québec, où il atteint 5,8 %. Cette situation témoigne de la solidité économique de la région, malgré les pressions sur le marché du travail​.

Lors d’une conférence de presse le 7 octobre, les représentants de la Table se sont dit alarmés face à l’impact économique que ces restrictions pourraient engendrer, particulièrement dans un contexte où, malgré une stabilisation des intentions de recrutement à l’international, la main-d’œuvre étrangère demeure indispensable, voire vitale pour la survie de plusieurs secteurs. Le portrait, basé sur un sondage mené en juin dernier auprès de 162 entreprises de la région, montre que plusieurs d’entre elles dépendent de l’immigration temporaire pour pourvoir des postes « bas salaires », ceux précisément visés par les nouvelles restrictions.

 

Des restrictions inquiétantes pour les entreprises locales et les institutions scolaires

Les récentes annonces, notamment la réduction à 10 % du pourcentage d’embauche autorisé pour les postes à bas salaires et la hausse de 20 % du seuil salarial pour le volet des postes à haut et bas salaire dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), posent un risque majeur pour l’économie régionale. « Ces restrictions frappent directement les entreprises de la Beauce, qui, en dépit d’une baisse relative des intentions de recrutement, ont encore un besoin crucial de travailleurs étrangers pour maintenir leurs opérations à flot », déclare M. Gaétan Vachon, préfet de la MRC de Nouvelle-Beauce et représentant de la Table stratégique.

De nombreux travailleurs étrangers temporaires (TET) actuellement en poste dans la région sont déjà engagés dans des démarches de francisation et d’intégration dans leurs communautés. Ces efforts, qui profitent tant aux entreprises qu’à l’économie locale, risquent d’être réduits à néant par ces nouvelles mesures. Sans une période transitoire, ces travailleurs pourraient être contraints de quitter le pays, ce qui porterait un coup dur aux entreprises qui comptent sur eux.

La Table comprend la nécessité de certaines mesures

La Table stratégique reconnaît que la forte augmentation de l’immigration ces dernières années justifie la mise en place de certaines régulations. Le Portrait de l’immigration 2024-2025 montre qu’un nombre significatif de TET et de leurs familles sont arrivés récemment, exerçant une pression croissante sur les infrastructures locales, notamment en matière de logement et de services publics. Néanmoins, bien que certaines mesures soient justifiées, il est essentiel qu’elles tiennent compte des spécificités économiques et humaines de la région.


Un appel à des mesures adaptées

Avec un enjeu de main-d’œuvre qui sévit en Beauce depuis plusieurs années, la Table stratégique insiste sur le fait que la main-d’œuvre étrangère reste indispensable pour la région. Elle appelle donc les gouvernements à adopter des solutions transitoires avant d’appliquer les nouvelles règles de façon drastique, afin de permettre aux entreprises de s’adapter tout en respectant les personnes concernées, et de préserver la stabilité économique de la Beauce.  De plus, il est essentiel pour le développement de Chaudière-Appalaches de tenir compte de ses particularités et non, d’imposer des règles mur à mur à toutes les régions du Québec.

 

Mobilisation en cours dans Chaudière-Appalaches

Chaudière-Appalaches économique (organisme dont le conseil d’administration est composé des organismes de développement économique de Chaudière-Appalaches) et la Table régionale des élus de Chaudière-Appalaches ont dégagé un budget afin de développer et mettre en œuvre un plan d’action et de communication. Certaines actions médiatiques sont à prévoir mais surtout des rencontres avec les diverses instances gouvernementales afin de démontrer l’impact catastrophique de ces mesures sur nos entreprises et notre économie.

Un sondage a été expédié en novembre aux entreprises de Chaudière-Appalaches permettant de quantifier l’impact mais aussi d’avoir un portrait réel de la situation de Chaudière-Appalaches. Nous serons ainsi, mieux outillés pour défendre nos points et revendiquer des mesures applicables à notre région.